Portraits d'Artémis : Fatma Bouvet de la Maisonneuve, écrivaine hors norme

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Fatma Bouvet de la Maisonneuve fait partie de ces personnes qui semblent pouvoir condenser plusieurs vies en une seule : mère de deux enfants, psychiatre et psychothérapeute exerçant en privé et à l'Hôpital Sainte Anne de Paris où elle a créé l’unique consultation pour femmes souffrant de maladie alcoolique; fondatrice et présidente de l’association Addict’elles; diplômée en marketing; consultante en entreprise; élue municipale à Montrouge de 2008 à 2014; auteure d'ouvrages parus aux éditions Odile Jacob (Les femmes face à l’alcool, résister et s’en sortir, Le Choix des femmes, Enfants et parents en souffrance, Une Arabe en France. Une vie au-delà des préjugés); passages réguliers à la radio et à la télévision; détentrice de trophées et de prix, elle a aussi été élevée au rang de Chevalier de la Légion d’honneur en 2016...

Les bons mélanges

Cette impressionnante liste, bien qu'incomplète, et quelques articles parcourus sur internet permettent de définir, si c'est vraiment possible, qui est Fatma Bouvet de la Maisonneuve. Son nom interpelle aussi, suggérant que, pour elle, le mot "mélanges" ne concerne pas que les substances addictives.

De culture maghrébine et musulmane, née en Algérie, fille de communiste et petite fille de socialiste franc-maçon tunisiens, elle s'est mariée à un breton aristocrate et catholique. En voilà un drôle de mélange. Elle a découvert la France pour y étudier sa spécialité médicale et rien que le titre de son livre Une Arabe en France. Une vie au-delà des préjugés prouve que cet autre mélange l'a peut-être été moins.

La bonne lecture

Sa vocation pour la psychiatrie et l'addictologie est venue quand elle était adolescente, de la lecture de L'Herbe bleue, journal intime d’une jeune droguée morte d’overdose, attribué à la romancière américaine Beatrice Sparks, et qui lui a donné l’impression que cette jeune fille n‘avait pas rencontré la bonne personne, la bonne oreille... 

La bonne personne

Fatma Bouvet de la Maisonneuve a donc essayé d'être "la bonne personne" pour beaucoup d'autres, particulièrement pour les femmes. Au-delà de son travail quotidien d'écoute, son livre Le Choix des femmes tente, avec sensibilité et énergie, de leur apporter des solutions afin qu'elles puissent être femmes, actives et épanouies malgré une société qu'elle décrit comme "hiérarchisée, qui fonctionne par réseau et dans lequel on ne sait pas exprimer sa reconnaissance", où "les femmes sont exclues d’un langage et de codes particuliers" et où "il demeure quand même choquant que la maternité y soit considérée encore comme un handicap".

Le bon roman

On l'aura deviné, Fatma Bouvet de la Maisonneuve est plutôt féministe. La cinquantaine dynamique et rayonnante, elle se lance dans un nouveau défi, le roman, avec L'île aux mères, paru aux éditions Pont 9. Une histoire inventée donc, mais dont la thématique est la même, cette question qui la "taraude" selon son propre terme, celle de la féminité et de la maternité.